Qui croirait que la championne internationale des villes en transition est une petite commune française ? C’est pourtant Rob Hopkins, fondateur du mouvement des villes en transition, qui le dit. « Qu’est ce qu’on attend ? » raconte comment une petite ville d’Alsace de 2 200 habitants s’est lancée dans la démarche de transition vers l’après-pétrole en décidant de réduire son empreinte écologique.
Villes en transition
Le projet du film
Le village alsacien d’Ungersheim a lancé en 2009 un programme de démocratie participative, intitulé « 21 actions pour le XXIe siècle. Tous les aspects de la vie quotidienne y sont présents : l’alimentation, l’énergie, les transports, l’habitat, l’argent, le travail et l’école. L’ambition du programme est de parvenir à rendre le village complètement autonome, à travers notamment une activité et une production localisées afin de réduire les dépenses énergétiques. L’économie locale est également soutenue grâce à une monnaie à part, le radis. Depuis 2005, 120 000 euros ont été économisés en frais de fonctionnement et les émissions directes de gaz à effet de serre ont été réduites de 600 tonnes par an. Une centaine d’emplois a également été créée.
Le film a été tourné sur quatre saisons en 2015, année qui a vu l’aboutissement du projet de transition du village.
La génèse
Marie-Monique Robin a réalisé un documentaire pour
Arte en 2014 intitulé
Sacrée croissance !, qui s’intéressait déjà aux expériences de société autonomes
« post-carbone, plus durable, plus juste et plus solidaire », explique la réalisatrice. Si elle avait tourné pour l’occasion dans sept pays, il n’y avait aucun exemple français.
« C’est lors d’une projection du film à Thann (Haut-Rhin) que j’ai découvert l’existence du programme de transition exceptionnel d’Ungersheim. L’envie de faire ce film a grandi en moi tout au long de l’année 2015 alors que je tournais un documentaire intitulé Sacré village !
pour France 3 Alsace et Ushuaïa Télévision : on y voit Rob Hopkins – le père du mouvement des villes en transition – déclarer que l’expérience d’Ungersheim est « unique au monde » », se souvient-elle.
De la télévision au cinéma
Devant la quantité d’informations et d’images, Marie-Monique Robin a choisi de passer de la télévision au cinéma pour Qu’est-ce qu’on attend ?. « Après mon repérage en février 2015, j’avais écrit un synopsis qui permettait de raconter la mise en œuvre des 21 actions du programme de transition à travers des personnages clés, sur lesquels je voulais construire mon documentaire, mais j’avais complètement sous-estimé la puissance de la dynamique que génère une démarche de transition globale, encouragée par des élus et désirée par des citoyens éclairés, qui d’un coup sont prêts à libérer le meilleur d’eux-mêmes », explique la cinéaste.